Genèse du projet
Phytopolis est né en mars 2023 de l'esprit de Victor Magaud. Étudiant à l'ESSEC, à Cergy, ville nouvelle des années Pompidou par excellence, la nature lui manque. Dans cette ville où le béton remplace la verdure, peu à peu, un mal-être s'installe chez le jeune Puy-de-Dômois. Un jour, un peu par hasard, Victor tombe sur un abricotier avec des kilos de fruits. Ce fut le déclic ! "Mais pourquoi ne fait-on pas ça partout ?" L'étudiant se mit alors à la recherche d'une solution pour végétaliser les espaces bétonnés.
Le prototypage
À partir de juin 2023, Victor se met alors en tête de créer un mobilier urbain de végétalisation hors sol d'un nouveau type. Son objectif n'est pas de remplacer la végétalisation en pleine terre, mais au contraire de la permettre partout où elle n'est pas possible, tout en faisant mieux que les solutions de végétalisation hors sol actuelles. Ses hypothèses sont les suivantes. La végétalisation hors sol actuelle rencontre deux problèmes : elle est très gourmande en eau, et les plantes sont soit malades, soit meurent. En effet, dès que vous plantez une plante dans un pot, elle absorbe tout ce qui se trouve dans son substrat et, une fois que le sol est appauvri, le dépérissement commence. Il faut donc trouver un moyen de réenrichir le sol en permanence, et de préférence de manière collaborative.
Le tournant Charentais
Il paraît que toutes les histoires entrepreneuriales à succès commencent dans un garage, et Phytopolis ne fait pas exception. Le premier prototype de l'arboricomposteur classique est fabriqué à Saint-Laurent-de-Cognac en juillet 2023, dans le garage à l'abandon d'un particulier qui a bien voulu nous le mettre à disposition. Hasard du destin : alors que le prototype n'est fini que depuis deux jours, la ville de Champniers, à 50 km de là, décide de nous faire confiance et de tester en situation réelle, dans l'école primaire de la Chignolle, ce tout premier modèle d'arboricomposteur.
La phase de test
On se retrouve donc à devoir commencer notre phase de test dans les pires conditions possibles. Dans le cadre de ses études, Victor doit partir en septembre 2023 à Bruxelles pour un stage au Parlement européen. Si l'on veut que le test soit commencé avant son départ, il faut que l'installation de l'arboricomposteur et donc la plantation du pommier Reine de Reinette soient finalisées d'ici là.
Problème n°1 : un pommier, ça ne se plante pas en août.
Problème n°2 : il fait 50°C dans la cour en plein soleil. Mais c'est avec un peu de culot et beaucoup de pression qu'on inaugure le premier bac.
Des conditions très difficiles
D'août 2023 à mars 2024, Phytopolis teste donc son dispositif novateur et sa pratique révolutionnaire... dans des conditions difficiles.
En effet, au-delà d'une pluviométrie digne de récits bibliques qui fit sortir la Charente de son lit au moins trois fois, et un bac fabriqué par un amateur, qui tient tant bien que mal, notre pommier Reine de Reinette a dû endurer le gel, le vent, et une abondance de pesticides : l'école de la Chignolle se trouve au milieu de vignes utilisées pour le cognac, envahies par le mildiou en raison de la forte pluviométrie automnale.
Mais des résultats spéctaculaires
Malgré ces conditions particulièrement éprouvantes pour notre jeune arbre, c'est le sourire aux lèvres que Victor rentre de Belgique, et pour cause ! Non seulement l'arbre feuillit, mais il fleurit, attire insectes, abeilles, papillons et biodiversité en tout genre, et va même produire des fruits. Nous pouvons donc mettre fin à la phase de test ! Le pari est réussi.
La première vente
Fort de nos résultats, la ville de Champniers décide de nous faire confiance de nouveau et nous achète un premier bac qui viendra remplacer les blocs de béton lors de manifestations ou de festivals. L'objectif pour la commune est triple : végétaliser, sécuriser et revaloriser. Revaloriser les déchets produits lors des événements, sécuriser ces derniers et végétaliser leur commune. Mais cette fois-ci, pas question de leur fournir un bac fabriqué avec les petites mains inexpérimentées de Victor. Phytopolis s'associe aux meilleurs menuisiers charentais : Debassac SARL, et le résultat parle de lui-même !
La suite
L'aventure est lancée. Phytopolis multiplie les rencontres, les visuels 3D, et les projets. Notre objectif à long terme est clair : planter un million de plantes en ville d'ici 2033, pour que nos villes deviennent des oasis de vie et de nature, et que les espaces bétonnés soient recouverts de verdure !